dimanche 21 juin 2015

En dormance...


Silencieux, en dormance,
Tu es encore là
Peut-être au bout de mes rêves
Ou bien dans un coin de ce cœur glacé
Qui attend un autre printemps
Où fleurira de nouveau
Cet amour ancien et pourtant nouveau
Reste donc ainsi
Doucement silencieux
Et dors
Comme une marmotte en hibernation
Que ce décalage
« Toujours un hémisphère d’écart »
Nous rend encore loin
Peut-être très loin
D’un seul printemps

-Kamra Malka-


samedi 23 mai 2015

Photo: Lucia Braga
www.luciabraga.com.br

« Il n’y a qu’une seule façon de s’échapper d’un lieu : c’est de sortir de soi-même.
Et il n’y a qu’une seule façon de sortir de soi-même : c’est d’aimer quelqu’un ». 

(Mia Couto, traduction mienne)

lundi 9 mars 2015

Depuis bien longtemps je ne peux jamais t'oublier (republié)


Rob Gonsalves

Loin de ton regard, ici je me tais. Pourquoi devrais-je encore t’écrire si mes vers s'éparpillent, s'éraflent, avant même de toucher tes doigts ? Ils ne toucheront jamais ton cœur. Dis-moi que tu as trouvé un nouvel amour, que tu m’apprécies encore, que nous pouvons rester des amis, même si distants ou perdus dans nos silences. Si j’écris toujours, loin de tous et de tout, même si maintenant de toi je me cache, il ne s’agit pas d’un chagrin d’amour, juste d’un amour, démesuré, infini, perdu… c’est tout. C’est que je ne réussis pas à trouver ta formule… Depuis bien longtemps je ne peux jamais t’oublier…

-Kamra Malka-

mercredi 25 février 2015

jeudi 18 décembre 2014

Photo: Dave Lally

« Le bon du chemin c’est d’avoir de retour
Pour l’aller, sans retour
Il suffit le temps ».

(Mia Couto, traduction mienne)

samedi 13 décembre 2014

Petit annonce

Photo: Monika Gniot

Elle cherche un rêve.
Celui-ci, il marchait en tranches, découpé,
Il s’esquivait, se trompait, se nuisait.
Il a même flirté avec l’utopie.

Si quelqu’un le trouve,
Dit-lui qu’elle le pardonne de tout
Que sa poitrine, en cicatrices,
Elle est aujourd’hui même plus belle qu’avant.

Qu’elle a appris que la force se déplie
En indicibles faiblesses.
Et que pendant qu’elle pleurait d’inertie,
Ses yeux ont récolté du soleil
La force pour faire fleurir son monde.

Dit-lui que la solitude lui prend les espaces
Et tout le voisinage l’a entendu crier son nom.
Dit-lui qu’elle saigne de son absence
Et que ses silences la débordent.
Dit à son rêve qu’il a gagné,
Que son âme ne s’est pas vendu.


-Kamra Malka-

vendredi 5 décembre 2014

La femme-demoiselle et le menino-Olivier


Photo: Angela Bacon-Kidwell

Ainsi léger, a été la dernière fois où elle a pensé à lui. Et, subtilement légère, elle n’était plus cette fille d’il y a deux ans. Encore tranquille, zen. Pourtant portant une âme plus solide, mûre, joyeuse. Elle se rendait peut-être compte de comment elle se trompait avant. Des gens, de l’amour, et surtout d’elle-même. Mais elle garde encore de l’éternel dans les yeux. Là-bas, un temps arrière, une année folle, vers la subtilité et la subjectivité.

Lui, distant de cinq mil miles, ne se rend peut-être pas encore compte. Il est aussi comme elle. Et tout le regard zen il avait aussi, sans poids, à lui remplir les yeux et les jours, pour bourrer son être de toute l’affection du monde.

Depuis qu’ils se connaissent, toute l’affection dans le monde est aujourd’hui double. Et n’est pas tombée. Car, sans poids, des bordes des yeux mouillés, même qu’ils soient toujours séparés, ils continuent à être, les deux, deux et un. Ils s’entrevoient devant le miroir. Comme s’ils le savaient, tout ce temps.



-Kamra Malka-