mardi 26 mars 2013

des sourires pour un monde plus beau!



Et comme si n’étaient pas ses yeux ceux seuls capables de me paralyser, par cette lumière pure et cristalline, reflet sans doute de la beauté de son âme, aussi son sourire et sa voix m’engourdissaient. A tel point qu’au début je pouvais sentir mes mains tremblantes des palpitations qui s’accélèrent dans ma poitrine. Cette fois-ci Monsieur M n’était pas là pour remplir mon silence, bien que des silences pussent parfaitement remplir l’espace de temps et le bonheur de ce moment, sans pas trop d’embarras. Ainsi, je me suis laissé apporter par ses vagues de questionnements, dans une discussion « ivre » mais bien agréable. Et si cette « ivresse » puisse ne pas paraître adéquate pour décrire cette ambiance saine et pleine d’innocence, elle est peut-être due à ma « perte de sens » devant l’homme « le plus beau de la planète ». Je n’avais pas pourtant le droit d’envahir autant son intimité, je ne voulais pas qu’il se sente menacé par ce chaos qui se passe à l’intérieur de moi, par ces sentiments qui me rapprochent de lui. Je lui regardais en essayant de décider ce que j’irais dire. Je voulais lui dire que le monde serait beaucoup plus beau si on trouvait davantage des sourires comme les siens, des regards comme les siens, des sensibilités comme les siennes… des âmes comme les siennes ! Qu’aussi « mon monde » serait plus beau !
Le monde est sans doute magnifique et je me régale sincèrement à admirer ses beautés, je dirais même que c’est l’un de mes hobbies préférés. Ce qui me fait plutôt mal, pourtant, c’est la « nature » humaine, qui me semble souvent être ignoble et avare, qui me désappointe à chaque jour davantage. C’est vrai que je suis très sensible à la souffrance d’autrui et j’avoue que je suis capable de penser davantage à l’autre qu’à moi-même. Pourtant je me rends compte qu’on vit dans un monde de profiteurs et égoïste, où le « code de survie » se résume à « chacun pour soi et Dieu pour tous » ! Où les gens sont tellement insensibles à la souffrance humaine (qui n’est pas la sienne), où ils ne cultivent pas des vraies valeurs… Je suis bien d’accord que le bonheur de chaque personne est lié à sa propre « vision de monde[1] », qu’il est donc à l’intérieur de chacun. En fait, je crois peut-être qu’il est possible de « changer » le cœur des hommes, de les adoucir, je crois tout d’abord à leur bonté avant de les juger, puisqu’ils méritent des chances, puisqu’ils ont chacun son histoire et ce n’est pas à nous de les juger. Dans ce monde (avare et ignoble comme j’ai dit), il faut bien sur faire très attention surtout à « qui laisser rentrer dans votre monde », mais cela ne vous empêche pas de vouloir voir et faire sourire beaucoup plus de monde ! … Par rapport à mon travail, je veux seulement être capable de « faire sourire » les gens (même si elles sont « déjà » heureuses, de les voir sourire encore plus !) !...
Je voulais lui dire que, bien que mes yeux révèlent souvent, sans que je veule, des émotions contenues dans mon âme, je ne suis pas une personne triste ni tout à fait pessimiste. Rêveuse, oui, c'est possible. Je suis sûre que nous sommes capables d’améliorer des situations, même si nous sommes tellement impuissants pour « sauver le monde » et « la nature humaine », que nous sommes capables de rendre des gens heureux et que, à la fin, c’est cela qui importe vraiment. Je voulais lui dire que je suis heureuse de vivre, que je suis heureuse d’être là, malgré le chaos qui bouillonne dans ma tête. Je voulais lui dire… que je suis heureuse de lui connaître ! Je voulais lui dire, que ses yeux et ses mots me donnent forces, me livrent des envies, me volent des sourires… ! …

Kamra Malka




[1] La « vision de monde » est une expression utilisée par quelques auteurs, comme Peter Checkland, Edgar Morin ou Maturana et elle est comme une fenêtre où chaque individu aperçoit et interprète le monde, autant pour le comprendre que pour le transformer. C’est comme si c’était une lentille culturelle dont la construction inclut des valeurs, des conventions, des concepts et/ou des approches.

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