Photo : Dawid Lozinski
J’arrêterai de penser à toi, mon amour, le
jour où un autre regard troublera mon cœur, peut-être, ainsi comme ce fut quand
nous nous sommes rencontré. Je t’assure que ce n’est pas une question de
volonté, puisque depuis longtemps j’essaie de t’oublier.
Faire d’autres choses,
rencontrer d’autres gens, faire ce que j’aime, découvrir d’autres paysages,
écrire ma thèse… ! C’est ça la formule ? Je pars donc sur mon terrain
de recherche, cet endroit dont je suis aussi folle amoureuse, pour faire des
photos. Les vignes, le soleil, les vignerons, les sourires, le vin, la nature… !
Tu es pourtant caché dans tous les détails… Une simple blague me fait voir ton
sourire, réentendre ces conneries que tu me racontais pour me voir rire… Un bon
vin dégusté avec bonheur me ramène tous ces souvenirs de nous deux à chercher
et à découvrir des vraies œuvres d’art d’ici et d’ailleurs… Le chemin de la
maison me fait penser à chaque fois que tu me ramenais, qu’on discutait dans la
voiture… je mets donc la radio pour penser à autre chose. C’est pourtant une
chanson d’Arthur qu’on a écouté plusieurs fois…
J’accepte finalement l’invitation
de celui que depuis un temps essaie de me conquérir. A la fin, il paraît être
une très bonne personne : respectueux, divorcé, père d’une belle fillette,
travailleur, romantique, guitariste… Pour ma surprise, c’est toi que je vois
dans son regard. Je me laisse donc emballer, et je pense à toutes ces fois où
tes lèvres ont touché les miens. J’ouvre pourtant les yeux et ce n’est pas toi.
J’arrête et tout de suite je m’ennuie. Je me rends compte de l’erreur, encore
une fois, que je suis en train de faire. Je pars tout de suite et je m’enfonce
sur ma thèse. Mais tu es derrière chaque page, chaque mot, chaque soupire…
Alors j’écris dans ce mon univers en essayant de te sortir de mon esprit, de mon
âme, de mon corps…
En vain.
Ce n’est pourtant pas écrire que me fait penser à
toi. Quand j’écris, c’est que depuis bien longtemps ta présence immatérielle ne
me laisse pas tranquille…
« Moi, maintenant – que je dénoue !
Je
ne pense même plus à toi...
Mais
est-ce que je ne laisse jamais
De
me rappeler que je t’ai oublié ? »
(Mario Quintana, traduction mienne)
-Kamra Malka-