Mon
grand amour,
Ce
n’est toujours pas encore facile de parler sur ce sujet et surtout de le
dévoiler ici. Cela me fait toujours un peu de mal, principalement parce que
cette histoire m’a aussi fait perdre ton amour, cet amour que j’ai connu
ensuite et qui est aujourd'hui encore plus fort dans mon cœur…
Tu
m’accuses de n’avoir pas fait des choix, d’avoir "été sur le mur". Tu ne
comprendras peut-être jamais ce que je vivais, les conflits intérieurs, ou comment
je me suis laissé dominer sans me rendre compte, et que j’avais peur… Tu peux
dire que c’est trop stupide de rester dans une situation si fichue, mais
seulement qui le vit ou que l’a déjà vécu sait comment c’est difficile de s’en
sortir…
Pendant
presque trois ans j’ai été victime d’une violence « cachée », diffuse et confuse, par l’homme qui paraissait être le plus tendre, le plus gentil,
humain et savant que j’avais déjà connu. Un homme qui n’a jamais levé sa main pour
me frapper et que ne le ferait jamais, mais qui me touchait et me blessait profondément
par ses mots, sans qu’il ne se rend même pas compte. C’était une violence à
travers les mots ! J’aurais même préféré qu’il me frappe, comme ça tout
aurait été très clair. Mais non ! En même temps qu’il me blessait par ses
discours, il me réconfortait, il était toujours présent et dédié. Comment ne
pas vivre un conflit intérieur avec telle situation ? Même mes peurs
étaient confuses.
Les
doutes que je te mettais sur la tête, sur l’amour et nous deux, c’étaient les
doutes que lui il avait planté sur la mienne, même si nous n’étions plus
ensemble. Mais à chaque fois plus je découvrais que je t’aimais, que je t’aime.
Comment pourtant vaincre ces craintes, comment réussir à me rendre plus forte
et de ne pas me laisser blesser par ses mots ? De n'avoir plus peur ? …
C’est
cet amour que j’ai vers toi qui m’a sauvé, qui m’a sans doute aidé à être plus
forte et, petit à petit, de sortir de cette situation. Je reconnais ma faute de
n’avoir pas réussi à tout te dire ou discuter, mais j’étais complètement perdue.
Et maintenant que je suis sûre de cet amour vers toi, que je ne peux que penser
à toi, je t’ai perdu. J’ai peur, dans cette douleur, de m’affaiblir à nouveau,
mais je ferai bien attention de ne me pas faire consoler par un manipulateur
comme lui. En même temps il me fait de la peine, car je sais qu’il ne fait pas
exprès et il ne se rend donc pas compte pourquoi les gens s’écartent de lui, lui
qui m’a aussi beaucoup aidé. C’est peut-être cette bonté ou naïveté que j’ai
dans mon cœur qui me rend malade…
C’est
comme si ces blessures que ces années ici en France m’ont ramené (par cette violence
caché et confuse et ensuite par ce ton amour perdu, encore latente dans mon cœur)
m’aient rendu malade, que je ne trouve plus de force que par mon silence, ma
solitude et mon écriture. Ainsi, je respecterai ton désamour et tes choix. Et c’est
pourquoi je me cache ici, pour pouvoir continuer à t’aimer dans mon silence,
jusqu’à ce que je sois guérie. Puisque tout ce que j’ai essayé d’autre ne m’a
fait que plus de mal et puisque j’ai besoin de cet amour (malgré qu’il ne soit
plus partagé) pour ne pas m’affaiblir à nouveau. C’est comme si ces blessures m’auraient
enfermé dans ce mon monde. Mais ne t’inquiètes pas, si l’amour dont j’aurais
besoin pour me guérir dans ce moment n’est plus présent dans ton cœur, ma mission étant finie
j’irai bien me guérir bien loin de vous deux. ...
Kamra Malka