Amour,
Pardonne-moi
si ici je me cache, je me ‘silencie’ et je parle. C’est que j’ai besoin d’être
une autre pour être moi-même. J’ai déchiré les lettres. En vain : le
papier est resté intact. Seulement mon cœur s’est desséché, rompu. J’ai brûlé
les cartes. En vain : les images sont restées indemnes. Seulement mes yeux
se sont effondrés, engloutis.
Tout
est encore là, mais nous ne pouvons simplement plus l’être, un seul à deux. Peut-être
que l’amour, dans ce moment, soit encore tôt. Je voulais encore renaître même
si toutes les fois où je suis morte, bouche versée contre ta poitrine, ne m’ont
pas donné le deuil. Parce que, de moi, dans toi je renaissais. Mais maintenant
c’est autrement que je dois renaître Parce que j’existe où je ne me connais
pas, en attente de mon passé, désirant l’espoir de mon futur (où je te voulais
présent). Et parce que si je t’ai construit pour que tu sois des mots dans mon
corps, que je t’ai cherché nocturnement dans l’enrouement de ta chair – où je m’initie,
m’annonce et me dénonce –, parce que tu sais pourquoi je viens, toi non plus,
tu ne me connais pas. Je dois renaître autrement, pour que mes rêves, mon amour
et mon existence puissent finalement fleurir. Si j’étais si lointaine c’est que
je n’étais même pas vivante, autant que même mon silence n’a pas été capable de
t’en parler. Il est encore le temps dont nous irons nous rencontrer.
Kamra
Malka
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