Photo : Rarindra Prakarsa
Son regard fatigué, ses yeux tristes à
regarder dans les fenêtres des voitures, à demander un « petit quelque
chose », sous la chaleur ou le froid, été ou hiver, me croisent depuis
toujours dès que j’habite au nord de la ville. Et cela me casse le cœur. Il mal
se tient sur ses jambes. Les douleurs et les batailles de sa vie sont estampées
sur les rugosités de sa peau, dans ses yeux tristes et dans son corps harassé.
Je n’ai souvent rien à lui offrir, parfois un petit sourire ou un silence imputé,
parfois le pain ou l’eau que je venais d’acheter à moi-même. Pourquoi est-il
toujours là ? Est-il vraiment nécessaire ? N’a-t-il personne dans sa
vie pour « s’occuper » de lui ? Ce serait encore lui à « s’occuper »
de sa famille ? N’aurait-il pas de famille ? L’autre jour je n’avais
que des fleurs dans ma voiture. Un peu soucieuse de ce qu’il pouvait en penser,
de bon cœur, c’est tout que je lui ai offert, avec un petit sourire. Il m’a
aussi souri et a pris les fleurs. Dans ses yeux, un éclat indéfini, un silence
ému.
-Kamra Malka-
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